Les chenilles processionnaires du chêne sont hautement urticantes pour l’Homme et pour les animaux. Dans cet article, nous vous présentons les différents symptômes qu’elles provoquent sur l’Homme, ainsi que les différents traitements utilisés pour se soigner.

Les symptômes chez l’humain, appelés érucisme ou papillonite, consistent généralement en une éruption de plaques rouges ou rosées (plus ou moins étendues, avec ou sans démangeaisons, avec ou sans fièvre) sur les zones de peau fine, typiquement sur les avant-bras, l’intérieur des cuisses et la poitrine. Elles peuvent s’associer à une conjonctivite, à une gêne laryngée et à des troubles respiratoires chez les personnes sensibles.

La protéine responsable, présente sur leurs poils urticants, est appelée la thaumétopoéine-like. Outre lirritation de contact qu’elle provoque, elle peut également entraîner une hypersensibilité chez les personnes très exposées, comme les travailleurs du bois. On rencontre dans ce cas des formes plus sévères pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique (réaction allergique grave pouvant engager le pronostic vital). D’autre part, de rares cas d’irritation chronique oculaire ont été décrits sous le terme d’ophtalmia nodosa ; cette pathologie, due à la migration d’un poil à l’intérieur de l’œil, nécessite un traitement ophtalmologique spécifique pouvant aller jusqu’à la chirurgie.

symptômes chenilles processionnaires urticant humain et animaux (chiens, chats)

Les différents symptômes provoqués par les poils urticants des chenilles processionnaires. Chez l’animal (chiens, chats, etc), il y a un risque d’inflammation des muqueuses (sur la langue notamment).

Dans sa thèse présentée et soutenue en novembre 2021, le  Dr. Paul BERTINOTTI a mené une étude de pratiques auprès de pharmaciens et de médecins généralistes lorrains concernant la prise en charge de cette pathologie. Une étude préliminaire, réalisée en 2020, a permis de créer un questionnaire simple et pertinent. L’étude proprement dite, anonyme, descriptive et prospective, a été réalisée du 24 avril au 3 août 2021. 84 cas ont été rapportés par les professionnels.

Les cas d’envenimation se sont concentrés sur la deuxième quinzaine de juin (65% des cas) ; ils consistaient essentiellement en des formes cutanées (99% des cas), avec quelques formes oculaires (11%) et respiratoires (5%). Le rapport contient par ailleurs de nombreuses photos de ces cas d’envenimation : âmes sensibles s’abstenir !

Photo d’une envenimation cutanée d’un élagueur quelques heures après contact avec des nids de T. processionea.

Photo d’une envenimation cutanée d’un élagueur quelques heures après contact avec des nids de T. processionea.

Les traitements prescrits étaient le plus souvent un antihistaminique par voie générale (75% des cas), parfois associé à des corticoïdes par voie cutanée (49%).

Source : P. Bertinotti (2021), La chenille processionnaire du chêne : écologie, diagnostic et traitements de l’envenimation en soins primaires, hypersensibilités et méthodes de lutte.

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